Bulletin d'ILM: 12 octobre 2011
Madame Bangura visite Cuba et engage des travailleurs de la santé pour la Sierra Leone
Haja Zainab Bangura, Ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique de la Sierra Leone, est venue aux États-Unis en septembre à l’occasion de deux réunions de haut niveau avec des représentants des Nations unies ; l’une avait pour thème les maladies non transmissibles et l’autre concernait la sécurité des produits de santé de la reproduction. Ces réunions n’étaient qu’un élément de son voyage d’affaires dans l’hémisphère occidental au mois de septembre, car elle s’est également rendue à Cuba dans un effort de pallier la pénurie de personnel de santé en Sierra Leone. L’Afrique du Sud a versé trois millions de dollars à la Sierra Leone pour rémunérer 32 médecins et spécialistes cubains qui viendront travailler dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Cela aidera à alléger le fardeau pendant que Madame Bangura continuera à négocier avec d’autres pays dans le but de faire venir plus de médecins et d’infirmiers dans son pays aussi vite que possible. Bien que le ministère britannique du Développement international (DFID) et les organisations de l’ONU telles que l’UNICEF et la Banque mondiale, restent les principaux donateurs pour ce pays, des pays en développement commencent à verser des sommes considérables à la Sierra Leone. Le Nigeria a contribué 50 de ses propres médecins, infirmiers et sages-femmes tandis que le Koweït a contribué 15 millions de dollars pour aider à moderniser trois hôpitaux. Le Soudan lui aussi considère la possibilité d’envoyer des médecins. « Il s’agit véritablement d’une coopération Sud-Sud », a indiqué Bangura lors d’une interview dans un hôtel de la région de Washington. « Les pays en développement nous donnent un coup de main. »
Le leadership des pays sauve la vie de femmes et d’enfants en Éthiopie et au Népal
L’année dernière, alors que l’assemblée générale de l’ONU tenait sa réunion annuelle, les états membres ont promis de faire don de plus de 40 milliards de dollars pour une initiative de santé maternelle et infantile connue sous le nom de « Every Woman Every Child » [Chaque femme, chaque enfant]. Un an plus tard, les bailleurs de fonds ont versé plus que promis et certains des donateurs ont été des pays en développement. Trois pays sont en tête pour les investissements visant à sauver la vie de femmes et d’enfants ; le Bangladesh ainsi que l'Éthiopie et le Népal, deux pays participant à l’ILM. Non seulement ces pays ont-ils tenu leurs engagements financiers, ils ont même dépassé leur engagement en augmentant le nombre de travailleurs de la santé communautaires, une approche efficace pour offrir des services de santé maternelle et infantile dans leurs pays. Le Népal a récemment commencé à former une légion de 10 000 accoucheuses qualifiées supplémentaires et l’Éthiopie dispose de 30 000 travailleurs pour l’expansion de la santé qui travaillent en groupes de deux dans des villages dans tout le pays pour atteindre ses 85 millions d’habitants. Les avantages d’une telle approche commencent à devenir évidents, comme nous avons pu le voir quand le Ministre de la Santé éthiopien, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a annoncé cette semaine les résultats préliminaires de l’Enquête démographique et sanitaire éthiopienne pour 2011. Le taux de mortalité infantile est passé de 77 décès pour 1 000 naissances en 2005 à 59 décès pour 1 000 naissances en 2011, ce qui représente une diminution de 23 %, et le taux de mortalité des enfants âgés de moins de cinq ans est passé de 123 à 88 pour 1 000 naissances, ce qui représente une diminution de 28 %. Le Secrétaire-Général de l’ONU, Ban Ki-moon, a exprimé sa satisfaction quant à ces résultats. « À notre époque, il n’est pas juste de laisser mourir des femmes et des enfants alors que nous avons les outils pour les sauver » a-t-il déclaré. « Je suis heureux de pouvoir dire qu’un an plus tard, nous obtenons des résultats. »
Le rapport a indiqué que ces accomplissements signalaient un changement dans l’aide au développement, car plus de pays en développement prennent davantage les choses en main et assument plus de responsabilités quant à leurs priorités en matière de dépenses. Dr Julio Frenk, président du Partnership for Maternal, Newborn and Child Health [Partenariat pour la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant] de l’Organisation mondiale de la Santé, a remarqué que ces pays « s’éloigne du modèle paternaliste en direction d’un cadre de responsabilité partagée ».
Les dirigeants se réunissent pour accentuer l’importance de la santé de la reproduction et de la planification familiale
Le Global Leaders Council for Reproductive Health [Conseil des dirigeants mondiaux pour la santé de la reproduction], une organisation sœur de l’ILM sous l’égide de l’Aspen Global Health and Development, a réuni des dirigeants du monde entier afin de lancer un appel aux gouvernements pour qu’ils fournissent un accès universel à la santé de la reproduction. Lors d’un événement qui s’est tenu en septembre au cours de la 66e réunion de l’Assemblée générale de l’ONU, les membres du conseil ont réfléchi à l’importance de la santé de la reproduction, conscients du fait que, chaque minute, une femme meurt de complications liées à la grossesse ou à l’accouchement et que presque tous ces décès peuvent être évités. Le Dr Fred Sai, ancien président de la Fédération internationale pour la planification familiale, a expliqué le besoin d’un plaidoyer accru en faveur de la planification familiale : « Aux États-Unis, la droite met injustement la planification familiale sur le même pied que l’avortement. Cela a découragé de nombreux de nos dirigeants africains de s’exprimer sur ce point. Ils pensent que le sujet est trop politisé. Par conséquent, ils n’en parlent pas ». Mary Robinson, Présidente du Global Leaders Council, était d’accord avec lui et a déclaré à son auditoire que la planification familiale « est une question fondamentale pour les droits de l’homme et pour le développement ». Pour obtenir davantage de renseignements sur le Council et son travail, découvrez le récent article (en regard de l’éditorial) de Mary Robinson et un blog photos de l’ILM contenant les images de l’événement prises par Dominic Chavez.